Tree Conway

      
Formes répétées régulièrement, lignes ou grilles superposées, en apparence, le travail de TREE CONWAY est dépouillé. En apparence seulement, car à travers l'ordonnance simple de ses toiles, transparaît l’interrogation que se pose un peintre sur l' objet pictural, la question de ses limites, et celle du rapport perpétuel entre l' artiste, son oeuvre et celui qui la regarde .

Interrogation première sur le support (ici toile ou panneau de bois) dont le sujet  s'échappe par la répétition régulière des formes ; on peut donc trouver dans certains de ses travaux un lien avec la manière de Viallat pour dépasser le support. Le geste qui reproduit ces formes ne s'arrête pas aux limites du tableau ; il libère le motif, qui n'est plus contenu à l'intérieur du cadre trop étroit de la surface peinte, mais s’ouvre au contraire sur un espace beaucoup plus grand.

Par ce système de plans ouverts, Tree évite que notre regard ne s'enferme, contenu dans le champ d’une surface close : chaque peinture est un cadrage serré d'amples mouvements rythmés, et c'est d'abord cette combinaison entre couleurs - formes rythmées - mouvements, générant de multiples compositions, qui suscite notre émotion.

 

                   Interrogation sur l'objet pictural ensuite, lorsque l'artiste refusant la hiérarchie entre les différents éléments de la peinture, nivellant les fonds, le sujet, ou les sujets entre eux, répond à sa manière à ce besoin qu'avaient exprimé avant lui les expressionnistes abstraits, et qui traversa l'oeuvre de Rauschenberg.

Pour y parvenir, Tree  gomme la narration de sa peinture.  Travail sur les fonds, qui se recouvrent, se superposent. Lorsque des éléments figuratifs subsistent, il ne s’agit pas de dire, mais de faire un état de l’instant.

                   Jeux de plans superposés qui ne se rencontrent jamais, comme dans ces toiles où une sombre grille est suspendue sur un fond lumineux, à laquelle se superpose encore la trame rouge d'un immense quadrillage. Trois plans totalement autonomes, comme des pensées ou des évènements sans liens qui surgissent, et que la mémoire ou l'histoire finissent par relier sans raison évidente.

 

                   L'autonomie de chaque plan, mais aussi la profondeur du champ est obtenue ici par les changements d'échelle, la variation des textures (lavis frottés, acryl en pleine pâte, surépaisseurs, rugueurs ou lissage.)

 

                               Mais Tree CONWAY ne considère pas seulement l'en-soi de la peinture. Il entretient au contraire avec celui qui la regarde un rapport, triangulaire, qui passe par le tableau .

                  

                   C' est pourquoi, bien qu' ayant effacé le côté narratif du tableau, il laisse sa main apposer sur la toile, un signe, un objet, par un clin d’œil respectueux pour le spectateur. Parfois, cette référence au réel est prise dans le mouvement de l'oeuvre, elle est alors multipliée et compose elle-aussi un des plans du tableau; ainsi sont les chaussures ou les fruits.

 

                   D' autres fois, comme ce petit chapeau que l'on trouve sur certains travaux, il ne s' agit que d' une citation, empruntée au temps présent. " Au moment où je travaillais à ces peintures, m’expliqua-t-il, c'était l'époque de la fin de l'Empire Soviétique, les présidents Gorbatchev et Bush se rencontrèrent, et tous deux avaient un semblable chapeau." Raccourci impitoyable de la rencontre de deux mondes, sous le symbole aussi désuet que peut l'être ce couvre-chefs en feutre mou.

                  

                   Objets puisés dans le quotidien, objets banals : vocabulaire logique pour un peintre qui a étudié l'art du côté de Boston aux Etats Unis, où il a été nourri au pop-art et à la logique du Pattern fields.

                   Mais tandis que Warhol extrayait les objets du banal pour la force de leur sens sociologique, ou économique, Tree choisit les objets pour leur valeur intrinsèques, comme des références au réel qui conservent leur banalité.

 

                               Plans ouverts et autonomes, jeux d' échelle, travail des textures, couleurs directes, c'est ainsi que Tree nous parle. Mais qui n'entend qu'avec ce langage dénudé, il a beaucoup à nous dire ...

                  

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Tree (Larry Conway) naît en 1951 à W. Longbranch (New Jersey – USA)

Diplômé de l’Université du Massachussets : Master des Beaux Arts en 1987

 

1983          Première exposition personnelle

             Franklin Gallery, Port Townsend, Washington

 

1985      Back Bay Bistro, Copley Square, Boston

 

1986          Keyport city Art Festival, New Jersey

 

1987          Classic Café, Amhert, Massachussets

                   Bonducci’s Cafe Gallery, Northampton

 

1988          Herter Gallery, Amhert, Mass.

                   Student Union Gallery, University Mass.

                  

                   Tree Conway s’installe dans le Sud-ouest de la France.

                   Galerie le lavoir, Mougins, Provence

                   Galerie Arcana, Toulouse

 

1989          Galerie Soleil Levat, Mirepoix, région Midi-Pyrénées

             Exposition Tolérance, Musée Pierre Bayle, Carla Bayle, Midi-Pyr.

 

1990          Exposition Collection Cassiopée, Hôtel de ville, Foix

             ‘Rue des Arts’ Le Carla Bayle

 

1991          Galerie Art Multiple, Toulouse, Midi-Pyr. : travaux sur papier

                   Galerie Nuances, la Grande Motte, région Languedoc Roussillon

 

1992          Galerie Art Sud, Toulouse

             Exposition frontières, clinique Rozes, St-Lizier, Midi-Pyr.

             Exposition internationale ‘Detour’ aux Abattoirs, Pau, région Aquitaine

             Espace Gautier, Toulouse : travaux sur papier

 

Au milieu des années quatre-vingt-dix, Tree connaît deux drames personnels, un grave accident de santé qui l’a immobilisé de longs mois, et l’attente d’un enfant qui ne vit pas le jour. Ces épisodes douloureux marquèrent profondément le peintre.

 

1995     Tree s’établit à côté de Toulouse - où il intègre  l’ENAC (Ecole Nationale de  l’Aviation

         Civile) - avec ses deux enfants Sylvestre et Justin.

 

1998    Installation – exposition ‘Un jour d’été’, Foix, Midi-Pyrénées.

 

      Il poursuit ses travaux, sur panneaux et papier, notamment de très belles séries de 

      linogravures et eaux-fortes. Il reprend aussi son travail à l’acrylique.

 

2003 - 2004 séjour d’un an aux Etats-Unis.

 

2004 – 2009 Retour à Toulouse où il vit maintenant.
                        Tree Conway est à la Galerie Denis Puech.

 

2009 - 2010      Série de 12 toiles (1. x 1.m) surprenantes, dont :

 

ASTROLAB navigating in strange turbulent seas populated by persons sharing

characteristics with the race bovine.

 CATALINA DIVING , navigating and diving in strangely beautiful waters populated

by persons plants sharing characteristics with a giant race aquatics plants and sea animals

 

Feigenbaum Constant , navigating and living in strangely beautiful space/time

 

populated by elements sharing characteristics in relations that first seemed chaotic ,often

inversing their characteristics and continuing unchanged environment with a giant race

humanoids , plants and animals living in ignorance. The white traces graphically represent

these universal time-space flip flops. Meanwhile I’m navigating awaiting the next big FLIP.

The Feigenbaum constant is a universal constant for functions approaching

chaos via period

doubling

. It was discovered by Feigenbaum in 1975

 

 

 

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